“L’automne, l’automne merveilleux, mêlait son or et sa pourpre aux dernières verdures restées vives, comme si des gouttes de soleil fondu avaient coulé du ciel dans l’épaisseur des bois.”

Guy de Maupassant (1883, “Contes de la bécasse”)

Les mots-clés de l’automne sont :

VENT

SÉCHERESSE

FROID

CHANGEMENT

AGITATION

A la fin de l’été, la sècheresse s’est installée et la chaleur a augmenté les caractéristiques du dosha PITTA (feu +eau). L’automne arrivant va amener de la fraicheur, ce qui “réduit” pitta qui entre alors en phase de soulagement. Pendant la fin de l’été, le dosha VÂTA a commencé à s’accumuler avec l’air sec. Ses attributs sont ceux des deux éléments le constituant (l’air et l’éther) : sec, froid, rugueux, mobile, subtil, léger, clair

VÂTA est responsable de tous les mouvements dans le corps, c’est son job ; le système nerveux et les impulsions subtiles, c’est aussi lui. On pourrait comparer vâta en automne à ces petites feuilles sèches virevoltant sans direction précise. Il n’y a pas d’humidité dans ce dosha qui est sec (et froid) par nature. 

Une aggravation de la sècheresse, comme c’est le cas en automne, va amener une fragilité du système nerveux qui va être plus réactif et plus sensible. On peut également se sentir un peu perdu, désorienté.e et inquiet.e… Ça vous parle ?

Autres sièges du dosha vâta dans le corps : les articulations, les os, les hanches, le système auditif et son siège principal, le côlon. Froid et sècheresse automnales vont créer dans ces zones des troubles comme l’altération du mouvement (les articulations “grippent”), le transit asséché et ralenti, une sensibilité aux oreilles… 

Quelques indicateurs d’un VÂTA aggravé : 

  • Constipation, gaz et ballonnements 
  • Raideurs articulaires, ça “craque”
  • Inquiétude et anxiété, sensation de vide
  • Sensibilité auditive
  • Mémoire qui flanche, incohérences
  • Sècheresse cutanée et extrémités froides
  • Sommeil perturbé et réveils 
  • Changements anarchiques (humeur, projets, pensées, directions…) 
  • Gestion de l’espace-temps compliquée

Alors en automne, on va chercher à réchauffer et lubrifier le corps et l’esprit. On apportera à vâta autant de régularité que possible pour le rassurer et on le chouchoutera comme un nouveau-né.

En cours et en fin d’automne, le dosha Kapha commence à s’accumuler, il fait de plus en plus humide et froid, les deux attributs principaux de kapha. Un autre attribut principal est l’inertie et la stabilité et ce n’est pas un hasard si cela se manifeste également en cours et fin d’automne : la Nature s’est dénudée et entre en silence et en repos… 

En fonction de votre constitution et la présence plus ou moins marquée de l’élément eau en vous, d’autres désagréments peuvent survenir en lien avec l’accumulation du dosha kapha : congestions, excès de mucus dans les bronches et les sinus, léthargie, rétentions… 

Quelques conseils ayurvédiques pour équilibrer vâta

  • Pour apaiser les incertitudes du changement, il conviendrait d’installer toutes sortes de régularités dans l’heure des repas, du lever et du coucher, la pratique corporelle et méditative…
  • C’est la saison “d’une tite soupe et au lit !”, tout comme celle des ponctuelles poules 😉
  • Hydrater et réchauffer le corps par l’extérieur : automassage des mains et des pieds si possible tous les jours à l’huile chaude de sésame par exemple ; automassage de tout le corps à l’huile chaude peut être une fois par semaine ou plus (des infos sur abhyanga dans cet article)
  • Hydrater et réchauffer le corps par l’intérieur : tasse d’eau chaude tous les matins à jeun, éviter les boissons fraiches et manger uniquement des aliments cuits, ajouter un filet d’huile sur vos légumes cuits
  • Prendre des douches (ou bains) chauds avec bougies, odeurs et musique apaisantes
  • Se gratter la langue au réveil pour retirer l’excès de matière 
  • Se laver le nez pour dégager le mucus et déposer 1 goutte d’huile ensuite dans chaque narine
  • Nourriture plus consistante (mais digeste) à base de légumes de saisons CUITS avec céréales (orge, riz basmati…)
  • Un plat traditionnel indien est idéal pour la saison et peut même servir de base à une mono diète de mi-saison sur quelques jours : le kitchari (recettes innombrables disponibles sur le net : testez, adaptez et créez la vôtre)
  • Les saveurs sucrées, salées et acides sont à privilégier en automne
  • Utiliser les épices soutenant le système digestif : gingembre (plutôt frais car saison sèche), cannelle, fenouil, cardamone, cumin…
  • Éviter autant que possible les excitants et les sucres raffinés
  • Consommer les fruits en dehors des repas pour soutenir l’hydratation du corps, ou en compotes
  • Chanter des sons, des mantras, faire résonner l’organe vocal sans le surmener et profiter des ses vibrations
  • Profiter de la merveilleuse Nature aux couleurs changeantes pour s’abandonner dans les bras de la Terre-Mère avec confiance et accueillir le retour vers Soi…

Comme tous les ajustements, ils demandent à suivre de près vos ressentis. Faites des essais, ratez-en quelques-uns, célébrez vos petites victoires et ouvrez les écoutilles : parfois de tous petits changements opèrent de grands effets très appréciables. 

On va principalement rechercher à

LUBRIFIER, RÉCHAUFFER ET APAISER

Calmer le corps et l’esprit, accueillir l’introspection

Et donc privilégier :

  • La lenteur et la douceur
  • Le souffle intériorisé et profond
  • L’ancrage à la Terre
  • La recherche de force et d’équilibre 
  • La tenue des postures plutôt que les enchainements avec trop de mouvements 
  • Prânâyâmas équilibrants  
  • Établir une relation à l’espace intérieur “habitée” et consciente
  • Le travail profond du souffle avec kriyas pour favoriser la digestion
  • Le maintien d’agni (feu digestif) dans son siège et le soutien d’apâna (faculté d’évacuation)
  • Une relation aux éléments qui apaise et équilibre 

On favorisera ainsi :

Les postures liées aux sièges de VÂTA : bassin, côlon, hanches, membres inférieurs… Elles permettront de travailler à la fois l’ancrage et l’équilibre. Attention toutefois à doser l’effort dans la pratique pour ne pas épuiser vâta, veillez à être à l’écoute des signaux du corps.

Les postures amenant à l’intériorité et permettant un relâchement profond : flexions avant, postures “restauratives”, torsions couchées confortables et la Rolls Royce shavâsana… 

PLACE À LA DOUCEUR ET AU RÉCONFORT !

Merci de votre lecture !

Ce texte a été inspiré par un article très complet que vous pouvez regarder ici

Namaste

Mariana

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